Les haies bourbonnaises, gardiennes de l’environnement

Alors qu’il y a 40 ans les haies étaient massivement détruites, aujourd’hui elles tendent à se redéployer notamment sous l’impulsion du gouvernement et des collectivités. Dans l’Allier, de plus en plus de paysans intègrent le mouvement « Plantons des haies bourbonnaises ». Une activité qui, passée la dimension esthétique, s’avère essentielle pour chaque agriculteur et la biodiversité qui les entoure. 

 

 BIODIVERSITÉ. À Varennes-sur-Allier, des haies sont plantées par des agriculteurs. Ces dernières peuvent atteindre, à taille adulte, jusqu’à cinq mètres de haut. Varennes-sur-Allier, 19 décembre 2023 © Maxence Landillon

BIODIVERSITÉ. À Varennes-sur-Allier, des haies sont plantées par des agriculteurs. Ces dernières peuvent atteindre, à taille adulte, jusqu’à cinq mètres de haut. Varennes-sur-Allier, le 19 décembre 2023. Photo : Maxence Landillon.

Et si rien ne s’inventait mais tout se réinventait ? Si l’on s’aventure un peu au cœur des terres bourbonnaises, il est difficile de ne pas remarquer le bocage qui nous entoure. En fleurs au printemps, verdoyantes en été et nues en hiver, les haies constituent une large partie du paysage naturel de l’Allier. Un atout que les acteurs locaux tendent à renforcer depuis la première année post-covid. C’est en 2021, dans le cadre du plan de relance de l’État français, qu’un consortium se forme afin de synchroniser les plantations. À ce projet, ce sont Symbiose Allier, Mission Haies AURA et la Fédération départementale des Chasseurs de l’Allier qui se sont associées sur trois années. Leur but ? Travailler avec des agriculteurs et leur fournir toutes les informations nécessaires à la plantation de haies sur leurs parcelles. « On a observé un réel engouement pour planter des haies et avec Symbiose Allier et Mission Haies on se positionne en tant qu’accompagnateurs pour en faire la promotion, aider à l’entretien, choisir les espèces… », explique Eric Foncelle, vice-président de Symbiose Allier, lui aussi agriculteur et participant au projet. « Aujourd’hui il y a une volonté de replanter des haies, ce qui est nouveau puisque l’on avait plutôt tendance à les supprimer. » Des propos illustrés par la quantité importante d’agriculteurs qui depuis maintenant deux ans prennent part à cette politique de plantation. Au total 60 agriculteurs pour planter 40 km de haies sur tout le département, le tout étalé sur trois années.  

Des usages multiples et adaptés à chaque agriculteur 

Sébastien Fayard est également agriculteur et plante des haies depuis trois ans. L’éleveur de bovins qui plantera dès cet hiver a également constaté les multiples fonctions des bocages : « Chaque agriculteur trouve une fonction à ses haies, moi je les utilise comme brise-vent mais aussi car elles permettent de créer une véritable biodiversité en abritant ce qu’on appelle des auxiliaires de culture qui facilitent la production agricole ». Une démarche écologique qui place les haies comme véritables remparts contre le réchauffement climatique en captant des particules de carbone ou en filtrant l’eau des terres. 

Le 19 décembre dernier, les agriculteurs de l’Allier étaient réunis malgré un froid glacial pour la troisième et dernière remise des plants de haies. Plus de 10 000 plants distribués qui, une fois adultes, atteindront cinq mètres de haut au minimum. 

Si le projet « Plantons des haies bourbonnaises » doit s’arrêter en 2024, le principe devrait continuer à être pérennisé par d’autres programmes portés par l’État, assurant un avenir verdoyant au bocage bourbonnais. 

 Maxence Landillon



Categories: Demain Vichy - 2023

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