Entretien : Mathieu Simon craint « ne plus pouvoir envisager le climat vichyssois »

Comprendre, envisager et communiquer le climat, c’est le défi que s’est lancé Mathieu Simon à seulement 20 ans. L’étudiant en SAE (Sciences de l’Atmosphère et de l’Environnement) à Clermont-Ferrand partage son intérêt pour les phénomènes météorologiques et l’impact du changement climatique sur l’Allier grâce à son compte Facebook aux 9000 abonnés Météo Allier. 

 

Le compte Facebook Météo Allier est tenu par Mathieu Simon. Il compte près de 8 600 abonnés. Vichy, le 19 décembre 2023. Photo : Emma Billet.

 

Aujourd’hui, quelle est la particularité du climat vichyssois, comment le qualifier ?

M.S. : Le climat vichyssois est assez particulier, car qualifié de « semi-océanique ». Cela signifie un climat plutôt doux et humide grâce à l’influence des courants océaniques, mais aussi des périodes plus changeantes avec l’ancrage de la commune dans les terres. Par conséquent, Vichy a quelques caractéristiques continentales : des périodes de neige et de gel, des fortes à très fortes chaleurs, des périodes sans précipitation et des orages récurrents. Mais tous ces paramètres ne sont pas suffisants pour considérer le climat de Vichy comme ne serait-ce que semi-continental.

Comment a évolué le climat au fil des années ?

M.S. : Le climat à l’échelle internationale s’est réchauffé depuis le début du 20e siècle. On l’observe officiellement à partir des années 1960 au niveau de l’agglomération. Selon le rapport de l’ORCAE (Observatoire Régional Climat Air Energie), la température moyenne annuelle a augmenté de 2,2° C à Vichy entre 1960 et 2018. Avec +0,5° C tous les 10 ans sur le territoire, on peut donc s’attendre à une hausse de près de 1,5° C supplémentaire d’ici 2050, sans accélération du réchauffement climatique.

Le réchauffement climatique est- il à l’origine des phénomènes extrêmes sur la commune ?

M.S. : Les phénomènes extrêmes qu’a connus Vichy, notamment la grêle du 4 juin 2022, viennent d’un réchauffement près du sol, plus rapide et important. C’est cela qui a conduit le gradient thermique à augmenter. Le vent s’accélère, car l’air froid en altitude et l’air chaud au sol se rencontrent. Et les orages et vents sont de plus en plus violents. De plus, il pleut autant annuellement, mais de façon moins répartie sur l’année, avec plus de précipitations sur certaines périodes, et inversement sur d’autres. On observe, par conséquent, une multiplication des épisodes de sécheresse et une intensification de l’évaporation des sols.

Faut-il se préparer à de nouveaux changements d’ici 2050 ?

M.S. : Avec un climat aussi atypique et soumis à un réchauffement climatique important, les prévisions annoncées changent constamment. Beaucoup de mes confrères craignent, comme moi, de ne plus pouvoir envisager le climat. C’est pourquoi la ville de Vichy doit penser dès maintenant à préparer la population aux intempéries et à passer à une agriculture plus résistante aux périodes de sécheresse, le tout en investissant dans tous types d’énergies renouvelables afin de jouir en tous points de son climat « semi-océanique ».

Raphaëlle Savary

L’Oréal, vers la neutralité carbone

Pressentis par l’ONU pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, les locaux vichyssois de l’entreprise l’Oréal ont opéré un virage radicalement vert. Lancé depuis le 25 juin 2020, le programme de développement durable « L’Oréal pour le futur » s’est aujourd’hui matérialisé ; emballages en cartons, grand processus de recyclage et de purification de l’eau, parkings recouverts de panneaux photovoltaïques, utilisation d’un gaz naturel liquéfié et même préservation de la biodiversité… De quoi atteindre certains objectifs du programme dès 2030.

Raphaëlle Savary



Categories: Demain Vichy - 2023

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