Angélique Bernard, infirmière et secrétaire générale CGT de l’Ehpad de Cusset. Cusset, le 15 décembre 2023. Photo : Mano Bouvier.
Angélique Bernard, infirmière et secrétaire générale CGT de l’Ehpad de Cusset, analyse la conjoncture actuelle de l’établissement. Selon elle, l’avenir est inquiétant, mais tous les dés ne sont pas encore jetés…
Quelle est la situation actuelle de l’Ephad de Cusset ?
L’Ehpad de Cusset est à l’image des autres établissements en France. Il manque de personnel, celui qui est présent est juste lessivé. Les démissions, les demandes de mutations et les mises à disposition ne cessent de se multiplier. Il y a un turnover inquiétant ; nos infirmières partent à l’hôpital de Vichy car elles n’en peuvent plus. Puis elles reviennent, car les conditions de travail sont tout aussi pitoyables. Nous ne demandons pas grand-chose en plus pour améliorer notre confort. Seulement trois postes en plus permettraient réellement de nous soulager. J’ai du mal à voir comment notre établissement va s’en sortir à l’avenir. Malgré tout, le combat continue. J’ai toujours espoir que la situation s’améliore.
Les représentants politiques écoutent-ils vos revendications ?
Au niveau local, les choses sont en train de se débloquer. Le maire de Cusset, Jean-Sébastien Laloy, nous a accueillis pour que nous lui exposions nos revendications. Cet entretien a été bénéfique puisque nous avons écrit une lettre en collaboration pour l’Agence Régionale de Santé (ARS). Pour le moment, toutes nos revendications sont vaines alors que l’ARS pourrait débloquer les fonds nécessaires. On a l’impression de ne pas être écouté. Ce sentiment d’oubli est terrible et je ne parle même pas de l’État. Pour les politiques, on n’existe pas. Nous sommes juste des pions qu’ils déplacent de temps en temps, sans vraiment nous prendre en considération. L’avenir reste donc sombre mais quelques éclaircies commencent à arriver.
Pour l’avenir, qu’espérez-vous concrètement ?
J’espère tellement de choses. Mais je sais qu’il faudra se contenter de peu. Tout d’abord, il faudrait une revalorisation salariale à la hauteur du travail fourni par le personnel. Effectivement, nous avons été augmentés il y a peu mais il ne s’agit que de primes. Notre retraite restera donc toujours aussi faible. Et ce n’est pas tout, je vais évoquer un besoin intarissable : il nous faut du matériel adéquat. Nous ne pouvons pas travailler de manière correcte avec l’équipement actuel. Et pour finir, nous voulons juste avoir l’impression d’exister. Je continuerai à me battre pour mon idéal, notre idéal, pour un avenir meilleur.
Mano Bouvier
Categories: Demain Vichy - 2023
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