Entretien avec Marie de Colombel, présidente de l’association Albert Londres : « Il faut absolument poursuivre cette dynamique positive »

Depuis de nombreuses années, Marie de Colombel est présidente de l’association Maison Albert Londres qui retrace la vie du grand reporter né à Vichy. L’association propose des rencontres avec des journalistes. Des actions qui pourraient s’amplifier dans les années à venir.

Marie de Colombel présidente de l’association Maison Albert Londres depuis 2009. Photo : Anthony Beuscart. 08/12/23

Marie de Colombel, présidente de l’association Maison Albert Londres depuis 2009. Vichy, le 8 décembre 2023. Photo : Anthony Beuscart.

« La Maison Albert Londres doit éclairer. Elle doit être un phare pour montrer ce qu’est le journalisme et pour continuer de convaincre de l’importance de la liberté d’expression et de l’investigation. » Pour Marie de Colombel, aucun doute, la Maison doit être vectrice de valeurs chères au journalisme et à la démocratie. Dans ses locaux, rue Besse, à Vichy, elle annonce la couleur pour les années à venir : « Nous voulons être un moyen de mise en relation entre les grands reporters et le public, avec des rencontres et des conférences. »

Le coup de pouce du prix Albert Londres

Récemment, le célèbre prix Albert Londres, récompensant les meilleurs journalistes dans plusieurs catégories, s’est déroulé à Vichy. Mieux encore, la délibération s’est faite au sein de la maison Albert Londres. Un beau coup de projecteur dont Marie de Colombel est consciente : « Tout est en train de se jouer. Le prix a été un élément déclencheur ; il y a un avant et un après, commente-t-elle, c’était très important de l’accueillir. C’est également une sorte de séduction auprès de ces grands journalistes pour qu’eux aussi considèrent la Maison .»

« Il faut absolument poursuivre cette dynamique positive. Nous allons travailler dans ce sens pour surfer sur la vague et ne pas laisser la mousse tomber », promet la présidente.

Des conférences qui attirent de Strasbourg à Marseille

Depuis des années, la Maison Albert Londres augmente le nombre d’initiatives dans le but d’accueillir les Vichyssois, mais aussi les étrangers à la ville, autour du journalisme et de ces enjeux. « Nous avons des intentions, des projets, mais il n’y a pas que nous, il y a des partenaires. Pour réussir, il faut que tout le monde s’y mette, la mairie, l’office du tourisme, etc. » Même si des axes d’amélioration sont encore possibles à l’avenir, notamment au niveau de la communication, le constat prédominant reste bon : « Nous accueillons de plus en plus de public, il faut maintenant permettre la montée en puissance des rencontres en les partageant. »

Des rencontres avec ce qu’il se fait de mieux dans le journalisme. Mais est-ce suffisant pour attirer de l’extérieur ? Selon Marie de Colombel, oui. L’association espère augmenter l’accueil de personnes non-vichyssoises : « Nous avons des gens qui viennent de loin, exclusivement pour rencontrer nos invités : il y en a qui viennent de Lyon, de Marseille, de Tours, de Paris ou même de Strasbourg, et bien sûr que nous aimerions en faire venir d’autres. »

Albert Londres plutôt que Pétain ?

Un excellent moyen de promouvoir l’image de la ville, souvent ternie par son passé lié à la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, Vichy est encore associée au maréchal Pétain, et moins à son célèbre natif Albert Londres. « Ce n’est pas nouveau, remarque Marie de Colombel, l’expression « Albert Londres plutôt que Pétain » était déjà utilisée en 1950, mais peut-être qu’un jour nous allons enfin arriver à faire rentrer cela dans les esprits. » Elle ne s’oppose pas aux tristes années vichyssoises, mais regrette la différence de traitement : « Nous aurons gagné quand il y aura écrit sur les panneaux d’entrée « Vichy, ville natale d’Albert Londres ». »

En attendant, elle et son association s’efforcent de propager l’histoire du reporter, tout en véhiculant l’esprit du journalisme. Les bénévoles, en collaboration avec la collectivité, travaillent pour valoriser cette partie de l’histoire de Vichy. « Dès cet été, nous allons lancer une communication plus étendue sur la France destinée à attirer de nouvelles personnes », conclut-elle, « Le gagnant de nos actions, c’est la ville, c’est le collectif. »

Alors maintenant, vous le savez, quand vous penserez à Vichy, pensez à Albert Londres et au journalisme.

Anthony Beuscart

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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