Depuis la naissance de son fils en 2017, Sophie Chaux, fondatrice de l’auto-entreprise auvergnate My Green Little Life, a trouvé sa voie : la sensibilisation à la cause environnementale. Rencontre au salon de thé couleur café à Vichy.
« J’ai commencé à m’inquiéter de ce que je mettais sur ma peau ou dans mon ventre lorsque je suis tombée enceinte », raconte Sophie Chaux en remuant doucement son thé. Ancienne esthéticienne, la jeune femme a commencé, il y a 6 ans, à se méfier des produits cosmétiques qu’elle utilisait et des aliments qu’elle consommait. Des précautions motivées par une volonté de protéger son enfant des substances chimiques pouvant s’avérer dangereuses pour le nourrisson.
À la naissance de son fils, l’auto-entrepreneuse a continué ses efforts éco-responsables en optant pour des équipements et des jouets de seconde main. « Je me suis d’abord dirigée vers les recycleries et les magasins de récupération pour l’aspect économique. Nous n’avions pas les moyens d’acheter tout ce dont le bébé avait besoin en neuf. La conscience écologique est venue après », explique-t-elle. Depuis, Sophie Chaux a multiplié ses gestes écologiques. Passant du tri à l’achat d’aliments en gros format, elle a continué d’accumuler les petites actions vertes d’année en année. « Je suis devenue végétarienne à la fois pour des questions éthiques et écologiques. L’élevage bovin est l’une des principales causes du réchauffement climatique à cause de la forte émission de méthane qu’il engendre », précise-t-elle. Mais Sophie Chaux ne s’est pas arrêtée là.
ECOLOGIE. Sophie Chaux continue de sensibiliser à la cause environnementale grâce à son entreprise My Green Little Life. Vichy, le 8 décembre 2023. Photo : Anissa Lipinski.
En novembre 2020, elle crée sa propre entreprise, My Green Little Life. Le but ? Sensibiliser le plus de monde possible au zéro déchet, au changement climatique, à la gestion de la ressource en eau et à la récupération en tout genre. Pour ce faire, la quadragénaire anime des ateliers créatifs auprès du grand public mais aussi des scolaires et de certaines entreprises. « J’utilise la création comme prétexte pour parler écologie. En ce moment, avec les fêtes, on apprend à confectionner du papier cadeau en tissu, appelé furoshiki. En complément, il y a toute une partie explicative sur l’impact du papier sur l’environnement », poursuit-elle.
L’auto-entrepreneuse est également membre de l’association nationale Fresque du climat depuis novembre 2022, avec laquelle elle travaille régulièrement. Cette organisation propose notamment la mise à disposition d’un jeu de cartes permettant de retracer l’évolution du changement climatique et de comprendre jusqu’où cela pourrait aller. « Je préfère intervenir auprès des scolaires car les enfants sont plus compréhensifs mais, d’un autre côté, certains activistes trouvent injuste de faire peser cette cause sur les épaules des plus jeunes qui ne sont pas coupables des actions des générations précédentes », développe-t-elle en trempant ses lèvres dans sa tasse.
Pour Sophie, impossible de ne rien faire face aux conséquences qui se profilent. « Je ne pourrais plus me regarder dans un miroir », assure la mère de famille. Ce qu’elle cherche, c’est un meilleur monde pour y voir grandir ses enfants, mais également pour pouvoir y vivre paisiblement. « Avant je faisais souvent des crises d’éco-anxiété, ça va mieux maintenant que je me sens beaucoup plus investie dans la cause », se confie-t-elle. Mais pour l’auto-entrepreneuse, les paroles ne sont pas le seul moyen de faire passer le message. Si sa grossesse a été l’élément déclencheur de son investissement au sein de la cause environnementale, l’admiration qu’elle porte à sa cousine, activiste très investie, a fini de la convaincre. « Ma cousine a été une grande source d’inspiration pour moi. Elle ne juge pas les autres et s’investit à 100 % dans la cause. Juste par son exemple, elle inspire et donne envie de faire des choses au moins à notre échelle. »
Anissa Lipinski
