Manque de moyens, de rentabilité ou priorités différentes… à l’échelle d’une agglomération, il est difficile de se mettre d’accord, notamment sur l’écologie. Malgré un programme pour la transition énergétique performant, Vichy Communauté fait face à certains échecs.
A l’instar de son prédécesseur en 2011, le *PCAET fait face à de nombreuses désapprobations sur le territoire Vichy-Agglomération. Le programme créé en 2021 a pour but d’atteindre l’autonomie et la sobriété énergétique d’ici 2050. Il réunit plusieurs projets d’EnR (Énergies renouvelables), proposés par la municipalité dans le cadre du PCAET. Des projets qui ne font pas toujours l’unanimité et ce, pour plusieurs raisons.
De nombreuses ambitions pour le climat ont dû être revues à la baisse, voire abandonnées. Et pour cause, l’aspect économique passe toujours avant l’aspect climatique. C’est le cas du projet de création ou d’installation d’un méthaniseur à Hauterive. En février 2021, Didier Corre, maire de la commune, s’est opposé à ce chantier de 9 millions d’euros. Situé près d’une entreprise de production d’énergie concurrente, le projet aurait représenté selon lui « un coût trop élevé et des contraintes commerciales trop nombreuses ». En corrélation avec l’économie de l’agglomération, le tourisme et l’aspect esthétique du territoire entrent également en jeu. Si Claude Riboulet, président du département, tient à préserver l’environnement et son territoire, cela passe d’abord, selon lui, « par le patrimoine paysager et historique, avant le développement anarchique des EnR ». Claude Riboulet fait ici principalement référence aux éoliennes. Une idée partagée par des locaux qui bloquent, depuis le début d’année, plusieurs projets d’implantation d’éoliennes sur le territoire.
La rivière Allier à Vichy aurait dû accueillir une centrale hydraulique courant 2023. À cause du désaccord de l’opposition, le projet est encore aujourd’hui en cours de débat. Vichy, le 19 décembre 2023. Photo : Emma Billet.
Les énergies renouvelables… mais à quel prix ?
Paradoxalement, à ces aspects financiers et patrimoniaux s’ajoute une opposition environnementale, celle des associations de protection de la nature. Favorables à une transition énergétique, ces organismes peuvent cependant rendre difficile la conduite de projets jugés menaçants pour la nature. Ils considèrent certains aménagements comme nuisibles aux habitats naturels, favorisant la pollution et l’utilisation excessive des ressources naturelles. Depuis le début du mois, le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand examine, une nouvelle fois, l’idée d’une microcentrale hydroélectrique au pont-barrage de Vichy. Un projet auquel s’oppose, depuis 2 ans, un collectif d’une dizaine d’associations défavorables à « un usage de l’eau intensif et une altération de la richesse des poissons dans l’Allier pour un projet peu rentable », selon Jacques Debeaud, président de la FRANE. Il déplore également le fait que « certains projets ne sont que des coups de projecteur pour l’agglomération, sans relever d’une réelle envie de sauver l’environnement ».
C’est lors de réunions mensuelles d’élus, de techniciens et de partenaires que Vichy communauté tente de tirer de ces échecs des éléments de réflexion afin de produire autant d’énergie qu’elle en consomme à l’horizon 2050.
*Plan climat-air-énergie territorial
Raphaëlle Savary
