Cela fait plus de trente ans que la maroquinerie de luxe fait rayonner le bassin vichyssois. Premier employeur de l’agglomération, le secteur contribue grandement à l’économie de son territoire. Quelques entreprises sont porteuses de cette industrie, mais sont également en recherche constante de main-d’œuvre.
La maroquinerie de luxe est un pilier de l’économie vichyssoise. Hermès Maroquinerie Sellerie.
Photo : DR/KMariot.
La maroquinerie de luxe n’en finit pas de croître sur le bassin vichyssois ! Depuis les années 90, la sous-traitance de ce secteur se développe fortement. C’est ainsi que l’entreprise Fleurus, déjà forte d’un savoir-faire dans le cuir, sera l’une des premières à intégrer la maroquinerie de luxe à son activité, à Bellerive-sur-Allier. Aujourd’hui, l’entreprise emploie environ 750 salariés répartis sur deux sites dans l’Allier et le Cantal. Dans la même période, Sofama voit le jour à Espinasse-Vozelle. La société de sous-traitance, située à une vingtaine de kilomètres de Vichy, emploie aujourd’hui plus de 500 salariés. En 1991, c’est la maison de luxe française Louis Vuitton qui décide d’implanter une première usine de production à Saint-Pourçain-sur-Sioule, une deuxième en 1995, puis une troisième plus récemment en 2019.
Grâce à cette implantation locale, les ateliers Louis Vuitton sont le principal employeur de la commune, avec environ 650 salariés, dont 70 % de femmes. Ces trois entreprises contribuent beaucoup à l’économie du bassin vichyssois depuis les années 90. Plus de 2200 personnes sont employées dans le domaine. C’est le plus gros employeur de l’agglomération et pourtant des places sont encore à prendre.
Un secteur en constante recherche de main d’œuvre
« C’est un secteur qui est en train d’exploser », affirme le maire et président de Vichy Communauté, Frédéric Aguilera. Les chiffres lui donnent raison. La maroquinerie de luxe génère la création de nouvelles entreprises et attire des candidats avec toutes sortes de profils. Cela tombe à pic, car le secteur est en recherche perpétuelle de salariés. De son côté, Pôle emploi travaille en étroite collaboration avec toutes les entreprises de maroquinerie du bassin de Vichy. Celles-ci ont la nécessité de recruter de nombreux ouvriers en maroquinerie pour faire face à la demande des donneurs d’ordre (grandes marques de maroquinerie de luxe) et pour répondre à un besoin de la clientèle.
« C’est un secteur qui est en train d’exploser »
En raison du manque de main d’œuvre qualifiée sur le territoire, les entreprises n’ont pas de critères de recrutement particuliers. Cependant, elles font généralement appel à la Méthode de Recrutement par Simulation pour présélectionner les candidats. Cette méthode propose d’aborder le recrutement de façon innovante, sans tenir compte de l’expérience et du niveau de diplôme du candidat.
D’ordinaire discrètes, certaines entreprises n’hésitent plus à faire des campagnes de recrutement, et c’est ce que Sofama a décidé de faire. Sur des panneaux publicitaires à Saint-Étienne, la firme indique exprime un message clair et direct : « Lancez-vous dans l’industrie de la maroquinerie de luxe, aucune expérience exigée, envoyez vos CV. » Pour Thierry Voisin, directeur de formation au Centre technique du Cuir de Lyon, les taux de croissance annuels à deux chiffres sur la décennie précédente sont à prendre en compte. Ils imposent un recrutement en adéquation avec l’ampleur du phénomène pour les sous-traitants. Un vrai défi pour la maroquinerie de luxe qui devra jouer entre succès grandissant et problèmes de recrutement.
Danièla Ebongué
