Selam Chapuy, jeune nageuse handisport originaire de Haute-Loire, a choisi la ville de Vichy pour s’entraîner et se préparer aux Jeux paralympiques de 2024. Elle parle de la place du sport et du handisport à travers l’évolution prometteuse du Creps (Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive), où elle réalise son cursus sport études depuis 5 ans.
Selam Chapuy, nageuse handisport de 18 ans, s’entraîne au Creps de Vichy pour les Jeux paralympiques de 2024. Vichy, le 12 décembre 2023. Photo : Grégory Picout.
Des travaux ont été réalisés sur le site du Creps (création d’un pôle performance et rénovation des anciens bâtiments). Selon vous, est-ce que ces nouvelles infrastructures permettront de motiver les sportifs à rester dans la ville pour s’entraîner sur le long terme ?
Oui, tout est moderne, ils ont tout refait donc forcément le centre attire encore plus de gens. Et puis, avec la création en 2018 de l’Académie « Le sport Autrement » pour les nageurs handicapés, des contrats se décrochent sur de plus longues durées avec les nageurs. Ça compte vraiment pour 2024. Après, il n’y a pas que les Paralympiques, une grande partie des investissements du Creps permettent d’attirer des athlètes qui ont du potentiel pour les Jeux Olympiques. D’ailleurs, il y a des grandes équipes qui viennent s’entraîner pour 2024 sur de courtes périodes. Ça donne de la crédibilité au Creps, tout le monde le voit comme un centre hyper moderne et reconnu.
Pensez-vous que les passages de ces grandes équipes vont continuer et se multiplier à l’avenir ?
Depuis que les travaux sont finis ( janvier 2023, ndlr), il y a beaucoup plus de stages qu’avant et de grandes équipes qui se rendent à Vichy. Il y a quelques mois, l’équipe de France de paraski est venue sur 7 jours. En ce moment, l’équipe féminine de La Plagne AURA 3×3 de basketball s’entraîne. Le Creps a mis beaucoup de choses en place donc forcément il y aura une continuité, même après les Jeux. En plus, les locaux ne sont pas seulement réservés aux jeunes. Des gens de tout âge viennent. Certains adultes choisissent de faire des stages ici le week-end car ils travaillent la semaine. C’est assez pratique pour eux. Par exemple l’équipe de Volley assis qui est venue il y a trois semaines. Depuis que je suis ici, je me rends compte qu’il y a de plus en plus de stages et de grands sportifs en général.
Au cours du temps, le Creps a amélioré les services qu’il proposait à ses sportifs. Qu’est-ce que cela change pour le futur du site et sur la possible intégration de grands athlètes ?
Il y a eu de nombreuses améliorations, que ce soit au niveau des bâtiments ou des services proposés. Pour la nourriture par exemple, quand je suis arrivée, ce n’était vraiment pas super, alors que maintenant, on n’a plus rien à redire sur ce point. Au niveau des soins, le personnel a de nouveaux locaux. Les kinés et les médecins en bénéficient. On a l’impression que tout est plus pris au sérieux et on se sent bien accompagné. C’est vraiment important pour les grands sportifs qui voudront venir s’entraîner ici.
Toutes les infrastructures sportives sont maintenant adaptées aux personnes ayant un handicap. Avez-vous ressenti que cette cause tenait à cœur à la ville de Vichy et qu’elle était une réelle opportunité d’ouverture pour celle-ci dans les années qui arrivent ?
Je suis arrivée en 2019 ici et, quand on parlait dans les rues de ce monde du handicap, personne n’était très ouvert. Tout le monde était un peu renfermé, même en étant au Creps. Maintenant les gens savent qu’il va y avoir les Jeux. On parle souvent des disciplines olympiques, mais c’est surtout le handisport qui est mis en avant. On ne parle que de ça. Cela permet à la ville de se diversifier, de mettre en place plein de choses pour nous, mais aussi d’accueillir et de recevoir beaucoup de nouvelles personnes, donc c’est vraiment bien.
Propos recueillis le 07/12/23 par Marie Gardès
