Comme de nombreux autres territoires français, le bassin vichyssois fait face à un manque cruel de médecins. Pour répondre aux préoccupations de ses habitants, la ville mise sur la prévention et la création de nouveaux établissements de santé. Les élus en ont conscience : c’est aujourd’hui qu’il faut travailler pour que les citoyens soient en bonne santé demain.
À Vichy, des politiques sont mises en place pour ouvrir de nouveaux établissements. Vichy, le 20 décembre 2023. Photo : Léna Lambert.
« À Vichy comme presque partout en France, on assiste à un vrai désert médical », déplore Evelyne Voitellier, adjointe à la mairie de Vichy en charge de la santé, « nos médecins sont malades ou partent en retraite et ils ne sont pas remplacés ». Effectivement, comme la majorité des territoires ruraux, Vichy n’attire plus les jeunes diplômés qui cherchent à s’associer à des collègues. Créer des lieux regroupant les différents professionnels devient alors indispensable pour ces communes.
Pallier le manque de médecins
« Si vous n’avez pas de maison de santé, vous n’avez pas de captation de médecins », explique l’adjointe au maire. Et justement, différents pôles ont fait leur apparition dans la ville et ses alentours ces dernières années. Cusset et Vichy disposent désormais de deux maisons de santé, regroupant chacune différents professionnels. L’objectif : proposer aux habitants un lieu identifiable et réaliser un projet durable. Pour cela, le Pôle Arlequin (maison de santé de Vichy), accueille depuis 2022 une maison de garde. « Cela permet d’apporter une réponse aux habitants tous les soirs de la semaine face au manque de médecins traitants », développe le docteur Jean-Antoine Rosati, président de l’association des médecins assurant les gardes dans l’Allier (Amlaps). L’établissement permet ainsi de soulager les citoyens. « C’est rassurant d’avoir un endroit toujours ouvert pour se faire soigner. C’est plus compliqué pour les spécialistes. J’essaye d’avoir un rendez-vous chez le dermatologue depuis plusieurs semaines, mais je tombe toujours sur le répondeur. C’est de pire en pire, l’avenir me fait peur », s’inquiète Bernadette Solnom, retraitée vichyssoise.
« La santé, ce n’est pas que le soin »
Justement, pour la commune, préparer l’avenir c’est prévenir aujourd’hui pour ne pas avoir à guérir demain. Pour cela, la mairie travaille activement pour faire de Vichy un territoire de pleine santé. « L’activité physique réduit bon nombre de pathologies et diminue les risques de récidive chez les personnes guéries », affirme Evelyne Voitellier. La ville propose à ses habitants de longs parcours de promenade et différents événements sportifs. Tous les samedis matin sont, par exemple, rythmés par des activités gratuites grâce au programme « Le sport, ça me dit ». Deuxième point important, insister auprès des citoyens sur l’importance de l’alimentation. Grâce au projet alimentaire territorial mis en place par Vichy Communauté en 2017, la ville lutte contre le gaspillage et développe le circuit court. L’objectif de cette politique : faire en sorte que les habitants deviennent acteurs de leur santé pour réduire les besoins de médecins. « La santé, ce n’est pas que le soin. Le principal, c’est justement de ne pas en avoir besoin », conclut l’élue.
Des projets pour aujourd’hui et demain
Cependant, la route est encore longue pour ne plus avoir besoin de se faire soigner, et il faut trouver des solutions pour apporter des offres de santé aux habitants. En 2023, les élus de Vichy Agglomération ont inauguré le dispositif Mobil’ Santébus médical équipé. Le cabinet itinérant sillonne Vichy et son agglomération pour aller là où les médecins ne vont plus. En plus de ces projets voulant s’inscrire dans la durée, la ville propose des événements ponctuels ayant aussi leur importance. Bilan de santé gratuit pour les seniors ou encore semaine d’information sur la santé mentale, tout est fait pour que le domaine médical soit à la portée des habitants. La ville reste cependant consciente que le plus gros du travail reste à faire, et place la santé au cœur de ses préoccupations. « Évidemment, tout n’est pas encore traité. La population est vieillissante et les médecins se déplacent de moins en moins à domicile. Il est donc nécessaire de trouver une solution », conclut Evelyne Voitellier.
Léna Lambert
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