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Arnaud Petelet-Valero : « En matière d’urbanisme, Frédéric Aguilera a une vision assez datée »

Arnaud Petelet-Valero conseiller municipal de l’opposition, 15/12/2023, Vichy, Photo : Louis Thuet

Arnaud Petelet-Valero est conseiller municipal à Vichy. Voilà 6 mois qu’il a été nommé leader de l’opposition. Une occasion pour lui d’exposer ses projets pour Vichy. Entre urbanisme et développement des mobilités, l’écologiste propose une alternative à la politique menée par le maire de la ville.

Arnaud Petelet-Valero, conseiller municipal de l’opposition. Vichy, le 15 décembre 2023. Photo : Louis Thuet

Comment voyez-vous Vichy dans 20 ans ?

Déjà en tant qu’écologiste, j’essaie de la voir à l’aune du réchauffement climatique. Je dirais que c’est une ville qui a des atouts, notamment en termes de rafraîchissement parce que c’est végétalisé. On a la chance d’avoir des parcs, qui sont en plus disponibles pour les gens assez facilement, puisque Vichy est une ville très dense. Par contre, c’est aussi une agglomération qui a fait des mobilités un grand enjeu. Comme dans la plupart des autres territoires, il y a un développement d’étalement urbain qui est réalisé. Les gens se sont donc un peu éloignés du cœur de ville et sont très dépendants de la voiture. Tout l’enjeu, c’est d’essayer de voir comment organiser nos mobilités différemment.

Êtes-vous optimiste quant à l’avenir de Vichy ?

Optimiste, oui, parce que c’est mon naturel (rires). Après, il faudrait vraiment engager les transformations le plus vite possible. Globalement, l’Allier va être beaucoup impacté par le réchauffement climatique. Et puis d’après les spécialistes et notamment ceux du GIEC, plus on va attendre avant d’engager la transition, plus il sera compliqué de mettre en place des transformations.

En tant que principal opposant, avez-vous la même vision que le maire sur le développement de Vichy ?

(Rires) Logiquement, assez peu. Lui (Frédéric Aguilera) ne vous dira pas ça, mais je trouve qu’il a une vision assez datée. Lui et sa famille politique sont encore sur des logiques du développement économique. C’est de l’étalement urbain : essayer de garder un écrin qu’on ne touche surtout pas. Avec lui, la modernisation ça rime avec toujours plus de routes, toujours plus d’activités. Nous pensons que les territoires modernes doivent être autonomes sur leurs approvisionnements en alimentation et sur leur production d’énergie. Il y a des projets qui sont menés par la majorité actuelle qui vont à l’encontre de ce qu’on pense d’urgent pour le territoire.

Comment faire pour désenclaver Vichy ?

Il y a beaucoup à faire sur le train. Après, il faut avouer qu’on est plutôt bien desservis à Vichy. Maintenant, il y a un gros problème sur la qualité de l’offre : il y a des trains qui sont hors d’âge et les retards sont très fréquents. L’état des lignes n’est pas bon du tout. On paie un manque d’investissement de plusieurs années. Si l’on veut permettre aux gens de ne plus avoir à prendre la voiture pour chaque trajet, il faut nettement développer le train, surtout pour se rendre à Clermont ou Lyon, les grandes villes aux alentours. Le nombre de rames n’est pas suffisant et du coup les gens s’entassent, il y a vraiment un gros effort à faire là-dessus.

Quel est votre avis sur le projet de contournement de Vichy ? 

Il ne faut surtout pas le faire ! On détruit 4 zones humides et 8 agricoles alors qu’on en a vraiment besoin […]. À la place, il faut investir dans le train : si l’offre est trop faible, c’est à nous de proposer davantage. On parle souvent de développement économique. Je n’ai jamais vu une seule étude qui démontrait que la création d’une route était corrélée avec le développement économique d’un territoire. Nous, on pense souvent à moyen-long terme. Après, concernant le projet de contournement, on fait le même constat que ceux qui y sont favorables. C’est-à-dire que la situation actuelle est insupportable pour les riverains. Ça fait des années qu’il y a énormément de camions et de circulation, c’est insupportable. Donc oui, il faut vraiment faire quelque chose. Nous, on propose de réorienter l’argent que l’on met sur cette route dans le domaine ferroviaire. Là, le contournement c’est 75 millions d’euros, alors imaginez ce qu’on peut faire d’autre avec une telle somme. On peut aménager la route actuelle pour réduire les nuisances ou bien développer davantage le covoiturage.

Baptiste Imbert

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